Les impacts de la pandémie sur les secteurs les plus durement touchés affectent un tiers des emplois dans le monde. Les impacts sont très différents selon les secteurs et les types d’entreprise. L’un des secteurs les plus durement touché est le secteur du BTP. En effet, la crise économique issue de la pandémie a conduit à la suspension totale ou partielle des activités d’aménagement, de réaménagement ou de construction.

Le secteur du BTP est généralement plus volatile que l’ensemble de l’économie. Une activité économique réduite entraîne une demande moindre de nouvelles installations commerciales ou industrielles, ce qui freine davantage l’investissement. La perte de revenus et le manque de confiance des clients ont un impact négatif sur la demande de construction ou de rénovation de logements. Et comme la valeur des bâtiments et des infrastructures suit de près le PIB, le besoin de nouvelles activités de construction est très sensible à la croissance du PIB.

En cette période difficile, les entreprises du BTP comptent plus que jamais. De la construction d’hôpitaux en quelques jours comme nous avons pu voir en Chine à la donation d’équipement de sauvetage, l’industrie a joué un rôle essentiel dans la réponse à la crise et dans la reprise.

Mais ce secteur a également souffert et souffre encore aujourd’hui : les chantiers de construction de nombreux pays ont fermé leurs portes. Et la plupart des sites ouverts ont été confrontés à des chaînes d’approvisionnement perturbées et à des restrictions opérationnelles. Ces perturbations se reflètent dans les indices financiers : depuis février, les valeurs des entreprises publiques d’ingénierie, de construction et de matériaux de construction (BCE) ont nettement chuté.

 

Les bonnes pratiques pour recréer de la croissance

Alors que de nombreux pays commencent à assouplir les restrictions de quarantaine, les propriétaires d’entreprise de BTP sont confrontés à de nouvelles tâches pour préparer leur entreprise et leurs effectifs au mieux à cette nouvelle réalité. Non seulement la crise sanitaire a provoqué une crise humanitaire importante, mais elle a également fait des ravages dans le monde des affaires. Pendant que les citoyens se remettent de l’impact humain et psychologique de cette crise, les patrons et autres dirigeants d’entreprise se tournent vers l’après COVID et établissent des plans de reprise structurés.

 

Réduction des coûts et anticipation d’une éventuelle seconde vague

La grande majorité des entreprises a connu des baisses de revenus importantes et peinent à maintenir leurs activités. Elles rencontrent de graves problèmes pour remplir leurs obligations salariales et financières et des difficultés d’accès au financement du fond de roulement entraînant des pertes considérables pour les entreprises toujours en activité.

Les mesures les plus courantes prises pour faire face à l’urgence provoquée par la crise ont été :

  • le report des paiements ;
  • l’amélioration de l’accès au crédit.

Ces mesures supposent que les entreprises réaliseront des bénéfices pour pouvoir rembourser leurs prêts, payer des impôts et effectuer des paiements différés, mais les voyants ne sont pas aux verts pour les deux prochaines années. Les géants du BTP devraient prendre des mesures comme :

  • Rechercher toutes les aides possibles pour alléger leurs charges ;
  • Faire les démarches nécessaires pour bénéficier des aides du gouvernement, mis en avant dans son plan de relance ;
  • Décider de poursuivre ou de suspendre la totalité ou certains chantiers spécifiques ;
  • Prendre toutes les mesures sanitaires nécessaires au bon fonctionnement de l’activité et des interactions entre ouvriers ;
  • Pratiquer du chômage partiel en attendant la reprise complète de l’activité dans certains cas ;

 

Établir de nouveaux objectifs et un plan de relance

Avant de prendre une décision, les entreprises doivent prendre le temps d’évaluer la position dans laquelle elles se trouvent. Penser à leur marché, comment l’entreprise s’intègre-t-elle ? Comment vont-elles rebondir ?  Comment vont-elles actualiser leurs projets ? Quels travaux en priorité ?

De nombreuses entreprises ont subi des pertes importantes pendant le confinement, mais celles qui avaient un plan et la souplesse nécessaire pour ajuster leur activité et s’adapter à la nouvelle réalité ont beaucoup mieux résisté pendant la crise et s’en sortiront mieux.

Les actions d’aujourd’hui auront un impact sur les objectifs de demain.

Dans cette situation, les grandes entreprises doivent réfléchir à ce qu’elles peuvent faire pour reprendre leurs activités habituelles. Les dirigeants doivent penser à leurs objectifs à long terme et à ce qu’ils doivent commencer à faire sur le moment pour reprendre le dessus dans les prochaines années.

 

Établir un climat de confiance avec les clients

Une relation de confiance ne peut pas être établie rapidement ou par de petites actions. L’image et la notoriété d’une entreprise, d’une enseigne et/ou d’un nom est essentiel. Bien souvent, une poignée de publicités ne peut pas annuler les associations négatives dans l’esprit des gens.

Au lieu de cela, les entreprises doivent gagner naturellement la confiance et reconquérir les clients en passant par l’humain. Elles peuvent commencer par :

  • Améliorer la sécurité sur les chantiers ;
  • Livrer les travaux terminés à temps ;
  • Faire tout leur possible pour reconquérir leurs partenaires en étant sur le terrain ;
  • Travailler sur la relation humaine et rassurer les clients.

Malheureusement, même les meilleures stratégies de confiance client nécessitent du temps et de la patience pour se développer.

 

Rationalisation et maîtrise d’un parc de matériels

Les projets de construction fonctionnent dans des délais serrés et sont responsables de s’y tenir. S’ils déraillent ou sont retardés, cela peut au final coûter de l’argent à l’entreprise de construction. Pour chaque projet, les entreprises de BTP doivent s’assurer de disposer d’un système de gestion des stocks d’outils précis et à jour qui permet à la direction et aux utilisateurs de connaître des données en temps réel sur tous leurs actifs.

Les projets de construction et les grands chantiers sont coûteux, tout comme les machines et autres équipements utilisés. Les professionnels sont obligés de respecter des délais et des budgets serrés, ce qui les pousse à veiller à leurs équipements avec une plus grande attention. De nombreux programmes de suivi et de gestion des actifs permettent d’évaluer avec précision la durée de vie économique d’un inventaire de machines d’une entreprise et le moment où il est temps de le réparer ou de le remplacer. Grâce à des systèmes de suivi à la pointe de la technologie, les entreprises peuvent répondre à des questions sur :

  • Les coûts des opérations commerciales d’un point de vue financier et temporel ;
  • Comment la réparation se différencie du remplacement ;
  • Combien a été dépensé pour réparer un article au cours de sa vie.

Ce sont tous des facteurs importants pour la budgétisation et les dépenses des entreprises de construction.

 

Établir un inventaire du parc de matériels

Il est essentiel d’établir un inventaire complet du parc de matériels de façon à optimiser l’utilisation des engins au sein des chantier. Certains parlent d’inventaire, d’autres d’une gestion des équipements ; gestion qui fait également référence au suivi financier car l’utilisation des matériels engendrent des coûts pour les professionnels.

Dans les secteurs du BTP et du TP, la gestion d’un inventaire (parc machines) constitue un véritable baromètre d’activité sur les chantiers. Il est alors essentiel d’utiliser des logiciels de gestions spécialement désignés pour cette activité, offrant tout un système de traçabilité des machines et des équipements.

Les avantages de la traçabilité sont multiples :

  • Plus de contrôle ;
  • Une meilleure planification pour respecter au mieux les délais ;
  • Une vision complète de la situation et du parc machine à un moment ‘T’ ;
  • Fluidité des informations entre collaborateurs, d’où découlent de meilleures décisions quant à la maintenance et la réparation des matériels ;
  • Meilleure gestion des stocks
  • Gain de temps et facilité de fonctionnement car géré sur une seule et même plateforme sécurisée.

 

Comment établir un plan de gestion de parc pour l’année à venir ?

Toutes initiatives doivent fonctionner par priorité pour éviter les incompréhensions. La préparation et l’organisation sont les clés pour une relance réussie. Dans le secteur du BTP, avoir un plan de gestion de parc pour l’année à venir est donc essentiel. Le parc matériel est un élément essentiel dans l’acte de construire. La rentabilité du chantier et de l’entreprise dépend directement de sa bonne gestion.

 

Ci-dessous sont listés quelques étapes et conseils pour optimiser son travail et ainsi être efficace et efficient :

  • Utiliser un outil de traçabilité et de gestion efficace, fiable et sécurisé ;
  • Mettre en place une communication simple et fluide entre tous les collaborateurs travaillant sur un même projet ;
  • Utiliser la bonne stratégie : opter pour de la location de matériels sur besoin en externe pour les plus petites entreprises ou détenir des machines et des équipements en interne pour les plus grosses entreprises. Cette décision doit être prise en amont en fonction de la situation et des prévisions faites pour l’année à venir.

 

Comment anticiper les investissements dans le cadre d’une situation incertaine

Le secteur du BTP est l’un des secteurs qui a vu son activité la plus fortement réduite dû à la crise sanitaire COVID-19 que nous traversons : – 88% début avril.

Heureusement pour les géants du TP et tous les professionnels de ce secteur, dès le mois de mars, le secteur du bâtiment a bénéficié des dispositifs de soutien public.

Selon une étude parue sur le site du ministère de l’économie, des finances et de la relance, le BTP représente 2 millions d’emplois et 11% du PIB français. « Compte tenu de son poids dans l’économie et de son importance pour l’activité dans les territoires, le Gouvernement a travaillé dès le mois de mars à la reprise de l’activité dans le BTP, en lien avec les collectivités territoriales et les fédérations professionnelles. ». En d’autres termes, le secteur du BTP a reçu des aides publics pour pallier à cette période de crise : dispositifs de soutien public.

Ce soutien du Gouvernement a eu des résultats très positifs sur les investissements puisque dès mi-mai, nous avons pu remarquer une forte accélération de la reprise d’activité : « seul 1% des chantiers de travaux publics et moins de 15% des chantiers du bâtiment étaient encore à l’arrêt. ».

Au cours des premières semaines de la crise, les entreprises du BTP se sont concentrées sur les deux premières étapes : résoudre les problèmes immédiats et renforcer la résilience pour les mois à venir. Dans la plupart des régions, les sites sont ouverts et les acteurs du BTP relancent leurs opérations si ça n’est déjà fait. Ce processus exige un équilibre délicat : protéger la santé des travailleurs, démontrer le respect des réglementations locales et gérer les relations et les contrats clients et fournisseurs, tout en essayant d’atteindre un certain niveau de productivité et de stabilité financière.

La majorité des entreprises de la BCE ne sont en aucun cas hors de danger – et ne le seront pas avant quelques mois – mais le moment est venu de commencer à réinventer le secteur du BTP et l’industrie de la construction dans notre pays.